La façade au crible

Véritable signature architecturale de la maison, la façade contribue aussi au confort de ses occupants en réduisant les pertes de chaleur et en assurant l'éclairage de vos pièces. Focus sur cet ouvrage.

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Véritable signature architecturale de la maison, la façade contribue aussi au confort de ses occupants en réduisant les pertes de chaleur et en assurant l’éclairage de vos pièces. Focus sur cet ouvrage.

« C’est un critère de plus en plus important pour nos acquéreurs ! » Michel Roué, du pôle études avant-projet de Trecobat, souligne tout l’intérêt porté par les particuliers à la façade de leur maison, partie intégrante de l’architecture. La façade leur permet en effet de personnaliser leur habitat, une tendance qui s’est développée récemment. « Aujourd’hui, au-delà du besoin de se loger, les réseaux sociaux comme Instagram, mais aussi les influenceurs ont créé un besoin d’architecture qui concerne également la façade ! », analyse le professionnel. Mais la façade ne doit pas se réduire à sa seule composante architecturale ! Sa capacité à préserver la maison des variations climatiques, sa contribution au confort d’été, doivent être aussi prises en compte. Focus sur six points clés de cet ouvrage.

Une question de style

Des volumes décalés : Les particuliers peuvent imprimer leur style de différentes façons à commencer par la volumétrie de leur habitation. L’architecture de la maison peut être en effet rythmée par un volume principal, complété par un volume secondaire décalé. Mais aussi créative soit-elle, l’architecture doit toujours être compatible avec le budget du client qui n’est pas extensible et les règles d’urbanisme en vigueur sur la parcelle sous peine d’essuyer un refus de son permis de construire ! « Il faut savoir rester le plus simple possible ! », résume Michel Roué.

Le triomphe de l’enduit : Les revêtements donnent aussi du cachet aux façades. Un large panel de solutions sont disponibles à l’instar de l’enduit recouvrant de nombreuses maisons dans l’Hexagone. Composé de sable, ciment et chaux, ce produit d’origine minérale se décline dans une centaine de teintes chez les industriels. Mais ce sont les souvent les tons les plus clairs qui dominent dans l’habitat neuf. L’enduit matricé est aussi employé. Le principe ? Il s’agit de créer des motifs via un rouleau qui sera passé sur une matrice pour mettre en valeur le soubassement de la maison, une porte d’entrée.

Bardage à la carte : Autre possibilité : un bardage. Fixée au mur, l’ossature sera ensuite recouverte de lames de bois posées horizontalement ou verticalement. Contrairement aux autres revêtements qui ne changeront pas d’aspect, le bois verra sa couleur initiale modifiée au gré de son vieillissement. Le bardage peut être aussi composé de lames en fibre-ciment, un matériau élaboré à partir de ciment, fibres de cellulose, sable et eau. Contrairement au bois, ce dernier est stable dans le temps. Dernier choix : le zinc. Cet alliage à l’impressionnante longévité pourra orner les façades sous forme de lames qui seront posées sur un bardage.

Jouer l’ouverture

Des besoins de chauffage réduits : Indissociables des façades, les fenêtres et autres baies vitrées devront faire l’objet du plus grand soin lors de la conception de la maison. Et pour cause ! Les surfaces vitrées doivent représenter un minimum de 16 % de la surface totale selon la réglementation thermique actuelle – la RT 2012 – afin de favoriser les apports solaires limitant ainsi les besoins de chauffage. Les surfaces vitrées devront être les plus importantes au sud contrairement aux parois orientées au nord qui seront soit dotées d’ouvertures les plus petites possible, soit dépourvues de fenêtres. Si certaines maisons affichent une surface vitrée supérieure à 20 % par rapport aux exigences réglementaires, encore faut-il savoir se montrer raisonnable ! « Il faut éviter d’avoir une façade « gruyère » avec six fenêtres de formats différents », prévient Michel Roué qui rappelle l’importance d’avoir une certaine cohésion en associant par exemple un coulissant à une fenêtre fixe positionnée à côté.

Fenêtres sur mesure : Si les fenêtres et les baies vitrées sont les plus répandues dans l’habitat individuel, rien ne vous empêche d’opter pour des versions plus originales comme une verrière. Cette dernière est composée d’une fenêtre située sur la façade, prolongée par une autre fenêtre implantée dans le rampant de la toiture. Avantage : une plus grande luminosité pour profiter des combles. De grandes parois vitrées verticales trouveront également leur place sur une partie du pignon pour éclairer l’escalier desservant l’étage de la maison ainsi que les pièces du rez-de-chaussée.

Une maison bien isolée

À l’abri du froid et du chaud : À l’image de la toiture, la façade s’impose comme un rempart contre les caprices du climat. Et l’isolation joue un rôle clé en la matière pour se protéger du froid, mais aussi de la chaleur ! En France, les habitations sont isolées par l’intérieur contrairement à d’autres pays européens comme l’Allemagne qui a opté pour l’isolation par l’extérieur.

Quelle que soit la maçonnerie utilisée par le constructeur – briques, parpaings – l’isolant est plaqué côté intérieur du logement. Les laines minérales qu’elles soient composées de laines de roche ou de laines de verre, la mousse de polyuréthane et du polystyrène expansé sont aussi utilisés par les entreprises. Des isolants biosourcés comme de la ouate de cellulose, le chanvre peuvent être aussi employés. Composés de matière végétale, ces matériaux sont souvent posés dans les maisons à ossature bois. Outre leurs qualités thermiques, ils garantissent un bon confort d’été grâce à leur déphasage important qui stocke longtemps la chaleur avant de la restituer progressivement.

Des équipements à placer

Une pompe à chaleur à installer : Avec le développement de la pompe à chaleur dans les maisons neuves, les unités extérieures captant les calories de l’air pour assurer le chauffage et l’eau chaude sanitaire ont fait leur apparition près des habitations. « Elles sont généralement placées en façade arrière de la maison ou en pignon », détaille David Renault, responsable technique de l’agence Maisons d’en France Bretagne. « Mais il faut que la distance entre la maison et la limite de propriété soit suffisamment grande pour laisser un passage. »

L’unité extérieure est parfois implantée sur la façade avant si la construction est exposée plein nord et que le local technique s’y trouve également. Cette implantation est aussi choisie si la construction est mitoyenne des deux côtés pour faciliter l’entretien de la pompe à chaleur. Un habillage bois de l’unité extérieure assure une intégration plus discrète du dispositif implanté en façade. Et c’est aussi un moyen de le protéger efficacement des intempéries ou de la chute de branches qui peuvent survenir lors de rafales de vent.

Entretien en vue

À chaque revêtement, son entretien : Votre façade devra être entretenue, le traitement et la fréquence dépendant de la nature du revêtement choisi et de l’exposition de votre maison.

Dans le cas d’un enduit, vous pourrez nettoyer vos murs une fois par an en utilisant de l’eau. Vous pouvez employer des produits spécifiques si vous devez vous débarrasser de micro-organismes, à l’origine de salissures et de l’encrassement de vos façades. Et si vous habitez près d’une forêt, certains produits vous permettront de nettoyer et préserver vos murs des pollutions végétales. Si la teinte de votre enduit s’est estompée au fil des années, utilisez un raviveur de couleurs pour lui redonner une nouvelle jeunesse.

Dans le cas d’un bardage bois, si vous avez opté pour une finition peinture, un nettoyage à l’eau chaude savonneuse suffira pour supprimer les saletés. Un bardage en fibre-ciment ne nécessitera, quant à lui, aucun entretien sauf l’utilisation d’eau si jamais des mousses venaient à se développer sur vos murs.

Une maison qui assure

Des garanties pour la façade : Contrairement à un logement ancien, une maison neuve bénéficie d’un certain nombre de garanties comme l’assurance dommages-ouvrage. Cette dernière vous remboursera les travaux nécessaires à la réparation des désordres couverts par la garantie décennale, activée pendant dix ans après la réception de la maison. Ces désordres concernent par exemple l’apparition de fissures importantes sur la façade qui pourraient rendre la maison inhabitable.