L’isolation thermique par l’intérieur est la technique d’isolation la plus utilisée en France. Pratique, facile à mettre en place et source d’économies, elle offre un excellent rapport qualité-prix dans le cadre d’une construction neuve comme d’une rénovation.
L’isolation thermique par l’intérieur (ITI) consiste à poser un matériau isolant sur la face intérieure des murs, des sols et des sous-pentes de votre logement. Elle concerne aussi les travaux d’isolation thermique effectués sous combles. Cette technique est utilisable en construction neuve comme en rénovation.
Elle limite les déperditions énergétiques pour offrir un meilleur confort thermique tout en permettant des économies de chauffage significatives. Bien que son but principal soit de garder une température agréable au sein du bâtiment, l’isolation des murs assure également une isolation phonique vis-à-vis des bruits extérieurs.
Aussi importante en été qu’en hiver, elle aide à diminuer l’énergie consommée pour chauffer la maison quand il fait froid et restreint la hausse de la température intérieure lors des fortes chaleurs.
Dans le neuf, une isolation par l’intérieur dont les ponts thermiques ont été éliminés permet de construire des bâtiments basse consommation (BBC), en conformité avec les exigences de la RT 2012. En rénovation, elle est pratique et rapide à réaliser et préserve le cachet des murs extérieurs, dans le cas des logements anciens.
L'objectif de l'isolation thermique est de réduire les pertes de chaleur. Ainsi, les besoins énergétiques du foyer diminuent, entraînant une réduction des factures d'énergie et de la pollution due au chauffage. Depuis 1974, période du premier choc pétrolier, plusieurs réglementations thermiques (RT) se sont succédé, permettant de diminuer de moitié la consommation énergétique des bâtiments neufs.
La dernière en vigueur (RT 2012) se base sur trois exigences principales :
- La consommation d'énergie primaire (Cep, en kWhep/m2.an) doit être inférieure à une valeur dépendant de la localisation géographique de la construction. - La température maximale atteinte suite à un épisode de 5 jours consécutifs de fortes chaleurs doit être inférieure à une température de seuil (Tic ref). - Le coefficient de besoin bioclimatique (Bbio) doit être inférieur à une valeur maximale définie par région (Bbio max).
L'ADEME (Agence De l'Environnement et de la Maîtrise de l'Énergie) a chiffré l'importance des pertes de chaleur dans une habitation non isolée :
- 25 à 30% : par le toit. - 20 à 25% : par les murs, les zones de renouvellement d'air et les fuites. - 10 à 15% : par les fenêtres. - 7 à 10% : par les planchers bas. - 5 à 10% : par les ponts thermiques au niveau du sol.
L’isolation intérieure avec doublage sur ossature consiste à insérer l’isolant entre les montants d'une structure en métal ou en bois, puis de finaliser par la pose d’une plaque de plâtre ou d’un lambris, par exemple.
Ce procédé est particulièrement intéressant pour camoufler les irrégularités des murs de support. C’est également la méthode qu’on utilise pour isoler les sous-pentes. Sous combles, l'isolation est déposée ou propulsée sur toute la surface créée par la réalisation des plafonds.
Il existe différents types de matériaux isolants, disponibles en plaques, en rouleaux ou en vrac, notamment :
- Les laines minérales comme la laine de verre et la laine de roche sont les plus répandues. - Les laines végétales comme la laine de bois, de chanvre, de coton, de lin, écologiques et performantes, mais avec un coût au m² assez élevé. - Le liège, un bon isolant qui offre une excellente isolation phonique, mais avec un prix conséquent. - Les composants d'origine animale : la laine de mouton, les plumes d'oie, au rapport qualité-prix intéressant. - La ouate de cellulose, issue du recyclage, à l’excellent rapport performance/prix/environnement.
Les combles sont la partie située juste sous les pans de votre toiture. Ils peuvent être de deux formes : bas de plafond, ils ne sont pas chauffés et inhabitables : on parle de combles perdus, s’il est possible de créer une pièce supplémentaire dans votre logement : on parle de combles aménageables.
Les combles perdus représentent donc un espace vide et non chauffé qui fait directement le lien entre le volume chauffé de votre maison, et l’extérieur non chauffé. Plusieurs solutions s’offrent à vous pour isoler cet espace :
- Le soufflage - L’épandage - La pose d’isolant sous forme de rouleaux - La pose de panneaux rigides ou semi-rigides.
451 € / an c’est le montant des économies réalisables grâce au renforcement de l’isolation des combles dans un logement.
Concernant le plafond, l'isolant dépend du type de plafond :
- Suspendu ou faux-plafond : on comble le vide entre le plafond et le faux-plafond par un isolant mince ou plusieurs couches d'isolants épais collées au plafond. - Collé ou tendu : on applique une couche d'isolant mince sur le plafond existant et on la recouvre avec un revêtement décoratif ou une toile en PVC thermo-extensible.
Pour l’isolation des planchers bas, la méthode d'isolation dépend de la structure de la construction :
- Sur terre-plein : installation d'une dalle simple, d'un double dallage désolidarisé, d'un plancher à entrevous ou isolation périphérique allant jusqu'aux fondations. - Sur vide sanitaire : on place une dalle flottante, une dalle simple ou un plancher en béton en-dessous du sol de l'habitation et au-dessus du vide sanitaire. - Sur sous-sol non chauffé (garage, cave…) : on fixe des plaques d'isolant au niveau du plafond du sous-sol.
L’isolation intérieure par doublage collé consiste à appliquer au mur un revêtement de finition dans lequel l’isolant est déjà incorporé. Il s’agit de plaques de plâtre doublées d’une épaisseur de laine de verre ou de polystyrène expansé (PSE). Pour les sols, il existe une variante doublée de polyuréthane (PUR), très résistant à la compression.
Simple et rapide à poser, ce matériau dispose d'un excellent rapport qualité-prix en ce qui concerne sa mise en œuvre. En revanche, il ne conviendra pas aux murs comportant des défauts ou des aspérités importantes.
La qualité de l’isolation thermique va dépendre fortement de l’isolant utilisé. Les isolants sont classifiés en 5 groupes :
- Les isolants minéraux (verre cellulaire, laine de verre ou de roche, perlite, vermiculite…). - Les isolants synthétiques (polystyrène, polyuréthane…). - Les isolants naturels d'origine végétale (bois, chanvre, lin, ouate de cellulose…) animale (laine de mouton, plumes de canard…). - Les thermo-réflecteurs ou isolants minces. - Les isolants dits de « nouvelle génération » (brique « monomur », panneaux d'isolants sous vide ou PIV...).
Selon la partie de l'habitation à isoler, certains matériaux sont plus adaptés que d'autres :
- Murs : verre cellulaire, laine de roche, laine de verre, polystyrène, isolants minces, fibres de bois, chanvre, fibres de lin, ouate de cellulose, PIV, brique « monomur », laine de mouton. - Plafonds : perlite, laine de verre, plumes de canard, laine de mouton, polyuréthane, polystyrène. - Toitures, combles : perlite, laine de roche, laine de verre, vermiculite, polystyrène, isolants minces, fibres de bois, chanvre, fibres de lin, plumes de canard, ouate de cellulose, laine de mouton. - Sols : polystyrène, isolants minces, fibres de bois, chanvre, fibres de lin, plumes de canard, ouate de cellulose. - Toits-terrasses : verre cellulaire, laine de roche ou de verre, polyuréthane, polystyrène, perlite, couverture végétalisée.
De manière générale, l’isolation par l’intérieur possède de nombreux avantages :
- Elle isole aussi bien du froid que de la chaleur. - Elle permet de réaliser des économies d’énergie. - Elle offre un bon rapport qualité-prix. - Elle assure également l’isolation acoustique.
En construction neuve, elle est parfaite pour remplir les critères d’exigence de la RT 2012 en termes d’isolation thermique et construire des bâtiments passifs ou à bilan énergétique positif. Dans les bâtiments anciens, elle est idéale pour conserver le cachet de l’architecture extérieure et rénover les circuits d’eau et d’électricité en les faisant passer derrière les parois.
L’ITI ne comporte que peu d’inconvénients. Lors de la construction d’un logement neuf, sa mise en œuvre est parfaitement anticipée et ne suscite donc pas de problème particulier. Les éventuelles difficultés qu’elle suppose apparaissent dans le cadre de la rénovation :
- Elle réduit légèrement l'espace habitable. - Elle nécessite l’intervention d’un électricien pour adapter le plan électrique et déplacer les prises et les interrupteurs. - Du fait de l’épaisseur qu’elle ajoute aux encadrements, elle peut gêner l’ouverture complète des portes et des fenêtres, voire diminuer la luminosité. - Elle rend les pièces en chantier inutilisables pendant le temps des travaux. - Il faudra impérativement refaire la décoration.
Le prix de l’isolation thermique par l’intérieur fluctue entre 50 € et 90 € le m², en fonction du type de matériau choisi. Pour une maison de 100 m2, on estime que le budget global nécessaire à la mise en œuvre d’une bonne isolation est compris entre 3 000 € et 10 000 €, main-d’œuvre incluse.
L’isolation thermique intérieur est un investissement mais grâce à une isolation thermique efficace, la consommation énergétique des particuliers diminue. En fonction de la partie du domicile à isoler, les techniques et les matériaux varient. Le gouvernement encourage ces travaux par le biais d'aides financières.
Les pouvoirs publics encouragent les particuliers à réaliser des travaux de rénovation et en particulier des travaux d’isolation thermique grâce à plusieurs dispositifs :
- L’éco-PTZ : prêt à taux 0 destiné aux propriétaires et à certaines sociétés civiles, il est sans conditions de ressources. Son montant varie de 10 000 à 30 000 € avec une durée de remboursement de 10 à 15 ans.
- La prime énergie (ou certificats d'économies d'énergie, C2E) : versée par les fournisseurs d'énergie, son montant dépend majoritairement de la nature des travaux, de la zone climatique, du chauffage utilisé et de la surface impactée.
- Programme « Habiter mieux » de l'ANAH : sous réserve que les travaux engagés apportent une amélioration minimale de 25% de la performance énergétique du domicile, l'Agence Nationale de l'Habitat peut verser plusieurs aides. Elles sont réservées aux propriétaires et syndicats de propriétaires aux revenus modestes.
- Crédit d'Impôt pour la Transition Énergétique (CITE) : s'adressant aux propriétaires, aux locataires et aux occupants à titre gratuit, il consiste à réduire le montant de l'impôt sur le revenu. La déduction correspond à 30% maximum du total TTC des dépenses engagées (à l'exclusion des autres aides publiques reçues). Elle est plafonnée, par périodes de 5 années consécutives, selon la composition du foyer fiscal.
- TVA à taux réduit (5,5%) : elle s'applique pour l'ensemble des travaux et des matériaux éligibles au CITE
- Aides des institutions locales : les régions, départements, communes, intercommunalités, caisses de retraites proposent aussi des incitations financières.